Photo-reportages botaniques
Une petite semaine a passé depuis la dernière prospection orchidophile de Nature sur le vif à l'enclave calcaire de Châteaupanne (49). Et il était temps de revenir ! Car même en l'espace de quelques jours, la nature change, les plantes se développent et certaines espèces qui s'étaient jusque là montrées discrètes commencent à prendre leurs aises. Cette fois-ci, Nature sur le vif est allé jeter un œil avisé sur une pelouse sèche et alcaline à proximité de la carrière de calcaire. Le sentier emprunté la dernière fois y mène presque directement. Sur le passage, des panneaux informatifs ont été mis en place et nous font prendre conscience de la richesse du site. Cliquez sur les photos pour les agrandir.
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Très commune, la consoude officinale ou grande consoude est une plante qui affectionne les milieux humides. Il n'est donc pas rare de la croiser à la belle saison au bord d'un fossé par exemple. Abondamment utilisée, la consoude est une plante aux multiples usages. Elle est notamment comestible : on consomme généralement ses feuilles en salades ou cuisinées comme les épinards, à condition toutefois de prendre garde à ne pas les confondre avec des plants juvéniles de digitale pourpre (Digitalis purpurea). Elle peut également être utilisée comme engrais vert et est une excellente plante mellifère.
Symphytum officinale Boraginaceae Bord de fossé, réserve naturelle régionale des coteaux du Pont-Barré (49) Avril 2016 Quelle vision détonante qu'est la tulipe méridionale. Cette plante rare, vivace grâce à son bulbe, affectionne les lieux arides, rocailleux et généralement calcaires. Ses feuilles sont peu visibles et parfois presque absentes ce qui contraste avec ses fleurs solitaires d'un jaune doré remarquable. Chez la sous-espèce australis, les tépales sont colorés de rouge à l'extérieur tandis que chez la sous-espèce sylvestris la fleur est intégralement jaune. Bien que la tulipe méridionale pousse rarement isolée donc souvent en populations importantes, elle reste très localisée. Cueillette interdite ! Contentons-nous de la toucher du regard.
Tulipa sylvestris ssp. australis Liliaceae Pelouse rocailleuse calcaire, réserve naturelle régionale des coteaux du Pont-Barré (49) Avril 2016 Petite plante tapissante des pelouses calcaires, des buissons et des prés, le polygale commun présente de très curieuses fleurs. En effet celles-ci se composent de cinq sépales dont trois sont verts et les deux autres énormes, bleus-violacées et veinés. Au milieu les huit étamines forment un tube entouré par trois pétales soudés. La plante est dépourvue de rosette basale et ses feuilles lancéolées sont toutes alternes.
Polygala vulgaris Polygalaceae Pelouse calcaire, réserve naturelle régionale des coteaux du Pont-Barré (49) Avril 2016 Certaines plantes ont parfois des airs... Extraterrestres. C'est le cas du muscari à toupet, petite plante bulbeuse dont la floraison se déroule presque tout au long de la belle saison, soit d'avril à juillet. L'inflorescence est justement l'une des plus étranges qui soient. En effet, le muscari à toupet possède deux types de fleurs : les premières forment une sorte de grappe lâche tandis que les secondes se dressent au sommet de l'épi floral sur leur long pédicelle. Seules les fleurs inférieures, c'est-à-dire les fleurs retombantes, sont fertiles et donneront des fruits après fécondation ! Les autres ne jouent qu'un rôle attractif, pareil à un panneau publicitaire pour insectes pollinisateurs ! On retrouve cette plante sur des sols généralement secs et alcalins, en situations ensoleillées.
Muscari comosum Liliaceae Pelouse calcaire, réserve naturelle régionale des coteaux du Pont-Barré (49) Avril 2016 Le coquelicot était autrefois une vision commune durant l'été près des champs. Cette espèce annuelle dite messicole a énormément régressé à cause de l'usage abusif et intensif d'herbicides mais également à cause de l'amélioration de la pureté des semences céréalières. Ses fleurs d'un rouge vif se repèrent de loin et ajoutent une touche de couleur au paysage agricole moderne. Le coquelicot apprécie les sols fraîchement remués, les terrains vagues, les bords de chemins et évidement les bords de champs. Comme les autres pavots, un latex blanc s'écoule de ses tiges si on les brise. Ses graines, photosensibles, ont absolument besoin de lumière pour germer et ne tolèrent que très peu l'ensevelissement.
Papaver rhoeas Papaveraceae Pelouse calcaire, réserve naturelle régionale des coteaux du Pont-Barré (49) Avril 2016
L'hélianthème nummulaire est relativement commun sur les coteaux calcaires où il affectionne les sols secs et alcalins. Cette plante a besoin d'une situation très ensoleillée pour produire ses fleurs d'un beau jaune doré. Ses corolles, rappelant des écus, lui ont valu son nom (nummus signifiant "pièce de monnaie" en latin). Bien que ces dernières soient éphémères, l'hélianthème nummulaire en produit un grand nombre tout au long de la belle saison qui attirent beaucoup d'insectes pollinisateurs en dépit du fait... Qu'elles ne secrètent pas de nectar !
Helianthemum nummularium Cistaceae Coteau calcaire, réserve naturelle régionale des coteaux du Pont-Barré (49) Avril 2016 La saxifrage granulée, ou saxifrage à granules, est une jolie plante élancée dont les fleurs blanches égayent les pelouses sèches et les prairies à la belle saison. Elle produit des bulbilles à l'insertion des pétioles de ses feuilles basales qui lui permettent alors de se propager végétativement. Ces mêmes organes, pareils à des granules sphériques, lui ont valu son nom.
Saxifraga granulata Saxifragaceae Sommet du coteau, réserve naturelle régionale des coteaux du Pont-Barré (49) Avril 2016 Petite plante annuelle très commune, la bourse à Pasteur a tendance à coloniser de vastes zones grâce à l'importante quantité de graines qu'elle produit chaque année et à son court temps de génération. On la reconnaît facilement à ses petits fruits triangulaires. Les graines sont enduites d'un mucilage qui devient particulièrement visqueux en présence d'eau et mortel pour les arthropodes qui s'y font prendre. À ce jour on ignore s'il s'agit d'un mécanisme de défense de la graine ou bien s'il y a digestion et assimilation des insectes piégés. La bourse à Pasteur serait-elle sur la voie pour devenir une plante carnivore ? Il n'y a qu'un pas à franchir...
Capsella bursa-pastoris Brassicaceae Milieu d'un chemin, Cantenay-Épinard (49) Avril 2016 |
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Octobre 2016
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