Photo-reportages botaniques
Quelle étrange orchidée qu'est la limodore à feuilles avortées. Cette curieuse plante pourrait être prise de prime abord pour une asperge de couleur grise-violacée, d'autant plus que ses feuilles sont réduites à de simple écailles. En réalité, il s'agit d'une plante achlorophyllienne, c'est-à-dire dépourvue de pigments chlorophylliens. Elle est incapable de réaliser la photosynthèse et donc de fixer le carbone atmosphérique. Mais elle n'est pas parasite pour autant, contrairement aux Orobanche par exemple. La limodore est dite mycohétérotrophe puisque pour survivre elle s'associe avec un champignon qui vit en symbiose avec les racines d'un arbre. Le champignon puise des nutriments chez l'arbre et en retransmet une partie à l'orchidée. La limodore à feuilles avortées apprécie les sols calcaires, souvent en sous-bois thermophiles où elle fleurit d'avril à juillet.
Limodorum abortivum Orchidaceae Lisière de chênaie thermophile, carrière de Champigny (49) Avril 2016
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Inféodé aux sols calcaires, l'hélianthème des Apennins est une belle plante velue dont les fleurs blanches au cœur doré attirent instantanément l’œil de l'observateur attentif. Son nom indique qu'il a vraisemblablement été décrit à partir d'une observation effectuée dans les Apennins, massif montagneux du centre de l'Italie. Cette plante fleurit abondamment en pleine lumière. Les pétales de ses fleurs, qui semblent froissés, tombent rapidement après la floraison qui a lieu tout au long de la belle saison. Fort heureusement, la plante est très florifère. Espèce protégée dans les Pays de la Loire !
Helianthemum apenninum Cistaceae Pelouse sèche calcaire, carrière de Champigny (49) Avril 2016 Bien que la météo soit très changeante en ce moment, Nature sur le vif reste fidèle à ses principes : prospecter coûte que coûte tant que les plantes sont là ! En ce moment fleurit une petite perle végétale en Pays de la Loire : l'hélianthème des Apennins (Helianthemum apenninum). Cette belle plante, inféodée aux sols calcaires, est protégée au niveau régional. Nature sur le vif s'est donc mis en tête de la dénicher. Quelques recherches plus tard me mènent sur une ZNIEFF qui semble accueillir l'espèce en question : les landes boisées et pelouses au sud du bourg de Champigny, près de Saumur dans le Maine-et-Loire (49). Le milieu est mixte, constitué de landes, de bois, de pelouses xérophiles et d'anciennes zones d'extraction de calcaire.Le tout est entouré par des coteaux de vignes et un camp militaire. Que dire si ce n'est que ces milieux sont riches d'une biodiversité tout simplement époustouflante ? Entre les polygales communs (Polygala vulgaris) et les troènes (Ligustrum vulgare) se trouvent de nombreuses espèces d'orchidées parmi lesquelles les biens connues ophrys araignée (Ophrys sphegodes), orchis bouffon (Anacamptis morio) et orchis bouc (Himantoglossum hircinum) pour l'instant au stade de rosette, mais également deux autres encore en boutons, jusque là non observées par mes soins : l'orchis pourpre (Orchis purpurea) et la limodore à feuilles avortées (Limodorum abortivum).
Parfois nommé valériane rouge, le centranthe rouge est une plante pérenne relativement grande et héliophile. Originaire des régions méditerranéennes, il s'agit d'une espèce thermophile qui tolère des sols très secs. Ses fleurs, qui apparaissent à la belle saison, sont rassemblées en corymbes plus ou moins denses et sont très odorantes. Leur couleur peut varier du rouge au blanc. Elles sont également dotées d'une longue corolle puis d'un éperon qui de fait rend le nectar accessible seulement aux insectes disposant d'une longue trompe, tel le moro-sphinx. Parce qu'il est facile à cultiver, le centranthe rouge a depuis longtemps trouvé sa place dans les jardins et s'est naturalisé dans de nombreuses régions.
Centranthus ruber Valerianaceae Pelouse calcaire, enclave calcaire de Châteaupanne (49) Avril 2016
Plutôt commune en France à quelques exceptions près, l'hellébore fétide est très peu regardante concernant le pH du sol à condition que celui-ci soit relativement sec. On la rencontre fréquemment dans les lieux embroussaillés ou en sois-bois. L'origine de son nom témoigne de sa toxicité. En effet Helleborus est tiré du grec "helein" et "boros" qui signifient respectivement "qui tue" et "nourriture". On la surnomme parfois pied-de-griffon en référence à ses feuilles qui évoquent les griffes de cet animal mythologique. L'hellébore fétide n'est ni une plante annuelle ni une plante pérenne. Elle fleurit au plus tôt après deux ans et au plus tard avant neuf ans. Puis la plante s'étoffe et les rameaux apparus après la première floraison fleurissent à leur tour. La plante meurt généralement ensuite.
Helleborus foetidus Ranunculaceae Pelouse calcaire, enclave calcaire de Châteaupanne (49) Avril 2016 On a souvent tendance à l'oublier, mais certaines plantes communes dans notre vie quotidienne peuvent être retrouvées à l'état sauvage, indigènes de nos régions. C'est le cas de la mâche qui, loin d'être seulement une vulgaire salade, est aussi une jolie plante spontanée en particulier près des champs où elle préfère les sols alcalins, relativement secs et bien exposés. Ses petites fleurs d'un bleu pâle peuvent être confondues au premier abord avec celles d'un myosotis.
Valerianella locusta Valerianaceae Pelouse sableuse, réserve naturelle régionale des coteaux du Pont-Barré (49) Avril 2016 L'orobanche du genêt est, comme toutes les autres orobanches, une plante holoparasite aphotosynthétique. C'est-à-dire qu'elle ne réalise pas les réactions de la photosynthèse et qu'elle dépend donc entièrement de l'hôte qu'elle parasite au niveau racinaire pour survivre. Ceci explique donc pourquoi elle présente une couleur beige-brune et non pas un beau vert dû à la chlorophylle comme la majorité des végétaux ! Comme son nom l'indique, cette plante parasite les genêts. Ses feuilles relictuelles se présentent sous la forme d'écailles collées à la tige de laquelle semble dépasser uniquement les fleurs brunes aux étamines jaunes. Cette orobanche peut atteindre des dimensions assez impressionnantes et se remarque donc aisément dans le paysage.
Orobanche rapum-genistae Orobanchaceae Pelouse sèche, au pied des genêts, réserve naturelle régionale des coteaux du Pont-Barré (49) Avril 2016 La saxifrage tridactyle est une plante commune mais très discrète, qui dépasse rarement 10 cm de hauteur. Bien qu'on ne lui prête pas toujours immédiatement attention, elle est tout-à-fait remarquable par ses tiges et ses feuilles rougeâtres, ces dernières étant trilobées ce qui lui a valu son nom (tridactylites signifiant "trois doigts" ou "tridactyle"). Cette petite plante couverte de poils glanduleux affectionne les sols et les supports nus comme les pelouses rases, les rochers et même les trottoirs en ville. Pas pour rien qu'on la surnomme parfois perce-pierre, à l'instar de la criste marine (Crithmum maritimum) !
Saxifraga tridactylites Saxifragaceae Vieux mur en pierre, enclave calcaire de Châteaupanne (49) Avril 2016 L'orchis homme-pendu porte décidément bien son nom ! Les nombreuses fleurs de cette orchidée évoquent en effet de petits hommes casqués pendus le long de l'inflorescence ! Que faire lorsqu'on tombe sur pareille merveille si ce n'est rester complètement abasourdi par ce que la nature sait faire ? Cet orchis, parfois nommé Aceras anthropophorum, est définitivement rare dans la région Pays de la Loire où il est protégé (seulement trois stations dans le Maine-et-Loire d'après l'Orchidophile, 1994). Ses fleurs jaunes-vertes marquées de rouge ou de brun en font en une espèce relativement discrète en comparaison avec d'autres orchidées aux couleurs bien plus voyantes. On le retrouve sur des sols bien drainés, généralement calcaires, le plus souvent en pleine lumière, où il fleurit entre avril et juin.
Orchis anthropophora Orchidaceae Pelouse et talus calcaires, enclave calcaire de Châteaupanne (49) Avril 2016 |
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Octobre 2016
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