Photo-reportages botaniques
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Le printemps avance à son rythme et les orchidées fleurissent les unes après les autres. La dernière prospection de Nature sur le vif à l'enclave calcaire de Châteaupanne a permis d'observer trois espèces sympatriques : l'ophrys araignée (Ophrys sphegodes), l'orchis singe (Orchis simia) et l'orchis homme-pendu (Orchis anthropophora) pour lequel il s'agit de la station la plus importante au niveau départemental. Cette nouvelle exploration avait pour but de dénicher une plante rare, répertoriée sur le site et peu souvent observée : Orchis x bergonii, hybride naturel entre Orchis simia et Orchis anthropophora. Trois zones ont donc été prospectées correspondant chacune à une pelouse xérophile calcaire respectivement au sommet, à flanc et au pied d'un coteau. La première zone, où ont été observés les premiers Orchis simia et Orchis anthropophora de la saison, abrite un grand nombre d'individus des deux espèces citées. Mais en dépit de cela aucun hybride n'a été observé. Le même résultat a été obtenu avec la seconde zone où Orchis simia était absent. En revanche les choses ont été différentes dans la troisième zone à proximité d'anciens fours à chaux, de loin la plus vaste et la plus enfrichée. Bien qu'Orchis anthropophora y était présent en grand nombre, Orchis simia s'y faisait rare. Curieusement cela n'a pas empêché Orchis x bergonii d'y apparaître ! Je vous laisse profiter de la photo suivante en attendant le billet consacré à cette superbe orchidée qui paraîtra évidemment demain !
L'orchis incarnat, ou dactylorhize incarnat, est une belle orchidée terrestre qui affectionne les prairies humides non amendées. Il possède de petites fleurs de couleur variable, généralement rose, aux grandes bractées vertes. Son identification est rendue ardue par l'existence de nombreuses sous-espèces et hybrides. À cause de la régression de son milieu de vie due aux activités anthropiques, l'orchis incarnat est désormais classé dans les espèces vulnérables. Il est protégé dans de nombreuses régions telles que la Picardie, le Nord-Pas-de-Calais, le Centre, l'Alsace et la Bourgogne.
Dactylorhiza incarnata Orchidaceae Prairie humide, Gennes (49) Mai 2016 D'origine hybridogène (Iris pallida x variegata), l'iris d'Allemagne est une plante stérile qui se propage essentiellement par voie végétative grâce à ses rhizomes présentant de nombreux points de pousse. Pouvant atteindre des dimensions honorables (jusqu'à 1,20 m de haut) et possédant des fleurs très colorées aux tépales externes barbus, il se remarque aisément dans le paysage. Cet iris apprécie les sols secs et bien exposés, notamment les coteaux et les murs où il fleurit d'avril à juin. Ses huiles essentielles en ont fait le deuxième iris le plus utilisé en parfumerie, après Iris pallida.
Iris germanica Iridaceae Coteau calcaire, enclave calcaire de Châteaupanne (49) Avril-Mai 2016 La globulaire commune est une petite plante qui apprécie les sols secs et calcaires où ses fleurs groupées en capitules détonnent par leur couleur bleue entre avril et juin. Cette espèce préfère la pleine lumière mais elle peut malgré cela être rencontrée dans les bois clairs alcalins. On la distingue d'une autre espèce proche, Globularia vulgaris, par ses petites feuilles ovales et pointues appliquées jusqu'au sommet de la hampe florale. Elle est protégée en Basse-Normandie et en Pays de la Loire.
Globularia bisnagarica Globulariaceae Pelouse calcaire, carrière calcaire de Champigny (49) Mai 2016 Ha qu'elle est belle l'anémone pulsatille avec ses fleurs aux pétales violets-noirs et au cœur doré. Il est vrai que cette plante à l'air un peu exotique et pelucheuse a quelque chose d'intriguant. Mais sous cette beauté envoûtante se cache une plante cruellement toxique et même irritante lorsqu'elle est fraîche. Contentons-nous de l'observer sans la toucher, d'autant plus qu'elle est souvent protégée. Pulsatilla vulgaris est une espèce pérenne qui apprécie les sols calcaires. Il est donc possible de la trouver sur les coteaux, les pelouses rases, en compagnie de quelques orchidées. Malheureusement même s'il s'agit d'une plante parfois localement abondante, elle reste rare.
Pulsatilla vulgaris Ranunculaceae Pelouse calcaire, carrière calcaire de Champigny (49) Mai 2016 Sans doute l'une des plus belles orchidées indigènes de nos régions, l'orchis singe fleurit à la belle saison et ponctue les sols calcaires de ses couleurs remarquables. L'une de ses particularités est sa floraison dite inversée : en effet les fleurs situées en haut de l'épi floral sont les premières à s'épanouir, celles du bas étant les dernières ce qui est assez uniques parmi les orchidées tempérées. Dotées d'un label de forme singulière, elles évoquent de petits singes ou de petits hommes et dégagent un agréable parfum vanillé. Il faut en profiter, cette floraison est éphémère et se déroule de mi-avril à juin seulement.
Orchis simia Orchidaceae Pelouse calcaire, enclave calcaire de Châteaupanne (49) Mai 2016 Voilà deux semaines que Nature sur le vif n'est pas allé prospecter à l'enclave calcaire de Châteaupanne. Entre temps, la végétation s'est développée avec l'arrivée des premiers beaux jours et certaines plantes ont pu faire leur apparition, notamment l'orchis singe (Orchis simia). Pour en avoir le cœur net, une nouvelle visite s'imposait. Dès l'entrée dans la station, une constatation peut être faite : les ophrys araignée (Ophrys sphegodes) arrivent en fin de floraison tandis que les orchis homme-pendu (Orchis anthropophora) fleurissent en abondance. Comme prévu, les derniers jours ensoleillés ont été bénéfiques aux orchis singe (Orchis simia) dont les fleurs colorées égayent à présent les pelouses sèches. Cette belle orchidée aura droit dès demain à son billet descriptif. La floraison de cette espèce, sympatrique et quasi simultanée à celle de l'orchis homme-pendu (Orchis anthropophora), conduit parfois à une hybridation. Nature sur le vif espère observer d'ici quelque temps ce croisement naturel rare et parfois nommé Orchis x bergonii.
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Octobre 2016
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