Le 05/10/2016 - par Roman Sermand
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Depuis ma dernière rencontre in situ avec le rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), je rêvais de retrouver cette espèce dans son habitat naturel. Discrète, peu commune et protégée sur le territoire national il s'agit d'une plante qui n'est pas forcément facile à dénicher et à observer. Sans compter qu'ici, dans le Maine-et-Loire, les stations où elle est répertoriée ne sont pas légions. Comme je me plais à le dire, la moindre photo se mérite ! Mais grâce à un contact avisé j'ai pu avoir connaissance d'une petite zone très localisée où trouver cette petite plante carnivore. Direction La Breille-les-Pins, à la frontière du Maine-et-Loire et de l'Indre-et-Loire !

L'accès à la zone est particulièrement difficile car celle-ci est envahie par la fougère aigle (Pteridium aquilinum) mais aussi par les ronces. Le promeneur qui s'aventurerait ici par hasard ne pourrait en aucun cas se douter que plus loin se cachent quelques rossolis... En vérité, c'est presque folie de tenter de se frayer un chemin au milieu de ces broussailles. En dépit d'un pantalon épais et d'une paire de bottes, les épines m'ont laissé quelques souvenirs cuisants. Au travers des fougères (qui étaient parfois plus hautes que moi), il est possible au bout d'une cinquantaine de mètres d'apercevoir une zone plus basse et plus ouverte où les Poaceae semblent dominer. Drosera rotundifolia étant une espèce pionnière de milieu ouvert, les chances d'en observer se font plus importantes à cet endroit. Il faut alors rechercher les tapis de sphaignes où il vit.
Quelques touffes de sphaigne se trouvent le long de suintements d'eau. Mais les rossolis, pourtant sphagnicoles, se font attendre. Tout autour fleurissent des buissons de bruyère tétragone (Erica tetralix), plante que j'ai déjà observée non loin de Drosera rotundifolia dans l'Orne en juin 2015. C'est bon signe. Il faut avancer un peu plus loin pour finalement espérer en apercevoir quelques uns. Les herbes sont hautes alors les rossolis risquent d'être effectivement très discrets et bien cachés. Cette fois, après quelques mètres encore, c'est bon, voilà enfin Drosera rotundifolia ! Il aura fallu braver tout un champ de fougère aigle et de ronces, éviter les trous d'eau et les moustiques pour les atteindre. Mais ne sont-il pas magnifiques sur leur lit de sphaignes ? Toutes ces photos seront rajoutées au diaporama consacré à Drosera rotundifolia dans la galerie de Nature sur le vif !
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